Comment réaliser techniquement un film en stopmotion sous linux

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Classé dans : En vrac, DIY Mots clés : linux, stopmotion, mogrify, mencoder
Cet été, j'ai été amené à travailler sur la partie technique d'un court métrage en stopmotion.

Il existe des solutions libres orientées animation tel que stopmotion ou luciole permettant de prendre les photos une à une en maitrisant  un décor.
Dans mon cas les images ont été prises sur le terrain et je n'y étais pas. Les sujets étaient des humains qu'il fallait prendre en situation de travail. Ce ne sont ni des modèles ni des comédiens. Il était donc hors de question de leur faire perdre leur temps à poser pendant des heures.
J'ai eu besoin d'un système simple car je travaillais dans l'urgence pour renommer, recadrer et assembler toutes les photos.

Pour renommer, j'ai utilisé PyRenamer (source) qui permet, entre autre, de renommer des fichiers par lot avec numérotation automatique, justement ce dont j'avais besoin.

Pour recadrer, j'ai utilisé Mogrify un outil de la suite ImageMagick pour manipuler des images en ligne de commande.
Voici un exemple pour redimentionner tous les fichiers jpeg du répertoire courant en format full HD (1920x1080)
mogrify -path . -resize 1920x1080 -quality 97 -format jpg *.jpg

Pour assembler les photos en une vidéo, j'ai utilisé MEncoder un outil de la suite MPlayer pour encoder des vidéos.
Voici un exemple pour générer une vidéo HD à 5 image par seconde en utilisant tous les fichiers jpeg du répertoire courant
mencoder mf://*.jpg -mf w=1620:h=1080:type=jpeg:fps=5 -ovc copy -oac copy -o output.avi

Enfin, j'ai utilisé KDEnLive pour ajouter de la musique et monter tout ça.


De l'apprentissage et de la créativité

Rédigé par marmous Aucun commentaire
Classé dans : En vrac Mots clés : apprentissage, créativité, réflexion
La musique a toujours été une passion pour moi. Quand je me suis décidé à passer de l'autre côté et donc à apprendre à jouer d'un instrument, un éventail de questions s'est ouvert à moi.

Peut on être créatif si l'on marche dans les pas d'un autre ?
Doit-on accepter le conditionnement au risque de perdre sa vision originelle ?

Au démarrage de l'apprentissage d'une nouvelle discipline nous sommes en droit de nous demander si l'apprentissage en autodidacte ne nous permettrait pas de appréhender celle-ci par un nouvel angle. Cette démarche peut sembler audacieuse en ce sens où il est communément admis que seuls les génies peuvent appréhender quelque chose avec une vision novatrice. Je pense que c'est faux. Nous avons chacun une vision différente du monde, c'est d'ailleurs ce qui rend le monde intéressant, nous avons tous une éducation, des expériences, une culture différentes. Même si tout est catégorie, norme et standard, nous restons différents par notre individualité, nos pensées et nos réflexions. Nous sommes donc tous des génies.  Le tout est de pouvoir se libérer des contraintes intellectuelles imposées par des standards et des pratiques populaires. Il est très difficile de pouvoir se libérer de telles contraintes. Une autre solution pourrait être de ne pas se laisser conditionner par un apprentissage standardisé et la vision du professeur. Même un très bon professeur ne peut pas ne pas transmettre sa vision, même si son intention est d'être neutre. Le travail de l'élève est alors de faire fi de cette vision imposée. Mais, premièrement, ce n'est pas chose aisée et, deuxièmement, cela nécessite d'avoir assimilé l'essentiel et d'avoir le recul nécessaire pour distinguer la vision du professeur. c'est donc une pratique longue et laborieuse.

Doit-on commencer chaque apprentissage en autodidacte au risque de perdre son temps ?
Je pense qu'une des solutions à ce problème est de commencer l'apprentissage en autodidacte. Cela permet de se familiariser avec la discipline sans douleur et à son rythme. L'appropriation se fait alors naturellement et l'apprentissage et la mémorisation est plus simple. Quand le sujet se sent prêt ou qu'il est en perte de motivation, il peut envisager de commencer un apprentissage plus standard. Il n'aura donc pas perdu son temps car il aura créé un lien avec la discipline en question.

Une méthode d'apprentissage universelle est-elle réaliste ?
Comme je le disais précédemment tout le monde est unique, tout le monde est différent, chacun a sa propre vision du monde. Il est donc peu probable qu'une méthode universelle pouvant convenir à tout un chacun existe. Toutefois la méthode que j'évoque (c'est pas vraiment une méthode) permet d'avancer à son rythme, de s'approprier le domaine en question avec sa propre vision et après de l'étoffer avec celle des autres et d'une certaine manière permet de prendre un plus confiance en soi. Donc n'imposant pas une vision mais s'adaptant à l'apprenti cette méthode (c'en est toujours pas une) est plus souple et plus respectueuse. Elle permet une plus grande diversité et encourage une créativité et une originalité.

De la sincérité de l'artiste

Rédigé par marmous Aucun commentaire
Classé dans : En vrac Mots clés : créativité, oeuvre, sincérité
Suite à lecture de cet article de Thomas Munier sur la créativité et a une chanson du dernier album des Wampas (La Fille Du Train Chenille) et spécialement cette phrase "La difficulté d'être artiste et d'être honnête", je me rappelé un vieux souvenir télévisuel amer.

Le souvenir d'une soirée spéciale Julien Clerc sur TF1 est revenue à moi. Cette soirée a été diffusée diffusée il y a presque 20 ans. Je devais avoir une dizaine d'année. Il y avait beaucoup d'interview, de biographie, ..etc Il y a une interview qui m'a marqué. Julien Clerc expliquait qu'au départ les paroles de sa chanson "Mélissa" étaient différentes. Au lieu de "Ma métisse est nue" il avait écrit "Mon Matisse à nu". Son producteur avait fait réalisé un sondage et le grand public ne connaissait pas assez Matisse donc il a changé son texte. Pour ma part, un artiste qui pense en terme de marché et d'ouverture au public n'est plus un artiste. C'est tout au plus un entrepreneur. Personnellement cette anecdote m'a interpelé quand j'ai vu l'émission et maintenant elle me dégoute car elle représente un des gros travers de notre époque. Le peuple ne pourra jamais s'élever si on ne lui en donne pas les moyens.

Tout cela soulève des questions intéressantes sur l'élitisme. Une œuvre doit-elle être accessible au plus grand nombre ?
Un artiste existe pour offrir une autre vision à ceux qui regarderont son œuvre. Si l'œuvre est tout de suite compréhensible par le plus grand nombre alors elle n'offre aucune vision nouvelle. Elle reflète seulement la vision de la masse populaire. Donc oui une œuvre ne doit être accessible de prime abord mais elle doit offrir des passerelles pour être tout de même compréhensible. Par exemple, le jeu de rôle Sens de Romaric Briand est de prime abord assez obscur pour qui n'a jamais étudier de philosophie. Pourtant, par l'intermédiaire de la disponibilité de l’auteur sur un forum dédié et accessible à tous et par l’intermédiaire de podcast dédié (les podcasts de la Cellule), ce jeu de rôle est accessible et offre une expérience très intéressante aux joueurs et au meneur.

Pour compléter l'article de Thomas, j'aimerais aborder un sujet qu'il effleure du bout des doigts : l'intention de l'artiste. Il parle de l'amour. L'amour n'est qu'une intention parmi d'autres. Il peut en avoir une infinité d'autres. Lorsque l'on s'exprime, nous avons toujours l'intention de dire quelque chose intentionnellement ou pas. C'est la définition même de s'exprimer. Même si on a rien à dire et que l'on s'exprime, on dit qu'on a rien à dire. d'où cette phrase célèbre de Michel Audiard "C'est pas parce qu'on rien à dire qu'il faut fermer sa gueule.". Certains n'ont peu ou rien à dire mais ils le disent extrêmement bien car ils ne mettent pas leur créativité au service de leur message mais au service de l'enveloppe de leur message, dans un sens sur l'expérience que leur œuvre pourra offrir. D'autres à l'inverse s’efforcent à exprimer un message convainquant dans une forme esthétique.
Il ne faut pas se leurrer, quelques soient les intentions de l'artiste, c'est "le regardeur qui fait l’œuvre" (Marcel Duchamp). Une œuvre touchera les être qui la contemple d'une façon à chaque fois différente, d'une façon que l'artiste n'aura peut être même pas imaginée.
Une fois achevée, une œuvre a une vie propre et n'appartient plus à son créateur.

Une possible évolution de notre démocratie

Rédigé par marmous Aucun commentaire
Suite à la récente lecture de cet article Démocratie 2.0 et cette vidéo Pia Mancini : DemocracyOs, je suis parti sur certaines réflexions et liens notamment avec le jeu de rôles que j'affectionne tout particulièrement. Je ne vais pas m'attacher à critiquer ces références mais simplement m'en servir de base de réflexion.

Tout part d'un constat, les citoyens recherchent de plus en plus à obtenir un peu plus de pouvoir. Le temps où l'on attendait sagement que les autres (entendre surtout les politiques) pensent et décident à notre place est révolu. Ce que j'aimerais que cette phrase soit d'actualité mais je pense que c'est ce vers quoi nous tendons.
De plus en plus de citoyens comblent eux-même les faiblesses du système par différentes initiatives : associations, initiatives spontanées relayées par réseaux sociaux, ... Ils n'attendent plus sur les élus pour réagir car ils ont compris que ceux-là ne sont pas là pour diriger mais simplement pour faire carrière. Ils sont au service d'eux-même avant d'être au service du citoyen. Les citoyens reprennent alors le pouvoir en agissant là où ils pensent que c'est le plus critique. Malgré tout cela reste une minorité de la population.

Les tendances au financement participatif pourraient amener d'autres citoyens à réfléchir sur quels projets ils souhaiteraient voir utiliser leurs impôts. Peut-être même les votes par téléphone pour les émissions TV pour citoyens déconnectés sont une passerelle pour que ceux-ci prennent conscience qu'ils peuvent avoir du pouvoir. Il reste à leur donner confiance en eux et en leurs idées. J'y conçois c'est un exemple quelque peu tirer par les cheveux.

L'exemple le plus probant en dehors du financement participatif se retrouve du côté des activités ludiques, notamment le jeu de rôles. Depuis sa création jusqu'aux années 2000, le jeu de rôles avait peu évolué au niveau de son fonctionnement : un maitre du jeu régnait en maitre sur des joueurs. Il contrôlait l'univers, les règles parfois même les sensations des personnages des joueurs laissant le joueur avec un contrôle limité sur le jeu. Depuis un peu plus d'une décennie, d'autres types de jeu de rôles sont apparus. Ces jeux proposent de donner plus de pouvoir au joueur sur son personnage et sur l'univers (ça dépend des jeux et des règles). Certains proposent même de supprimer le rôle du maitre de jeu. Pour les rôlistes qui découvrent cette nouvelle façon de jouer c'est comme découvrir un nouveau continent à explorer. Le joueur gagne alors en pouvoir sur le système de jeu tout comme le citoyen pourrait gagner en pouvoir sur le système démocratique. Si vous souhaitez en savoir plus sur ces jeux de rôle je vous invite à écouter les podcasts de La Cellule.

Évidemment, comme dans n'importe quel système, il faudrait adapter les règles ou en créer de nouvelles pour encadrer cette nouvelle façon de penser. Dans le cas du financement participatif, chaque donateur devrait pouvoir être informé de l'avancement du projet. Cela serait un bon moyen d'impliquer les donateurs. Mais il faudrait aussi pouvoir débouter les personnes malhonnêtes. Bien sûr, le bon sens des citoyens les pousserait à ne pas participer à un projet douteux mais un projet douteux avec une bonne communication pourrait passer pour un bon projet. Pour éviter ces travers, il faudrait alors ajouter à la communication faite par les instigateurs du projet des tables rondes, des débats publics, ...
Certaines associations tentent de désacraliser et de rendre compréhensible la parole politique et législative. Là encore, la compréhension du système démocratique devrait être accessible à tous ou à la plupart et non être obscure comme actuellement. Un bon exemple en est une célèbre scène du film Les 3 frères où la parole du notaire n'est pas compréhensible par les protagonistes. Les citoyens pour qui cette parole (politique et législative) est obscure se tournent vers des paroles plus accessibles voir trop accessibles visibles à la télévision aux heures de grandes audiences. La Quadrature du Net est une association qui va dans ce sens et tente de rendre compréhensibles certains projets de loi. Mais aussi elle met à disposition la liste des députés, leurs coordonnées et des outils tel le Pi-Phone permettant d'être mis en relation directement avec son député. De telles initiatives devrait définitivement être publique.
Je pense que, pour intéresser le plus grand nombre à la gouvernance de leur pays et par conséquent de leur vie, il faut bien plus que ça. Pour rendre les paroles accessibles il ne faut pas les simplifier mais faire évoluer les destinataires de ces mots. Ce travail prend forcément plusieurs générations pour que les résultats soient visibles. C'est donc un travail à très long terme qui, je pense, a commencé par la philosophie des Lumières. Ce travail ne doit pas se faire uniquement par l'éducation scolaire comme actuellement mais aussi par l'éducation parentale et l'influence des amis, des connaissances et également des médias, de tous les médias.

Pour conclure, je pense que par nos actions de tous les jours si nous y mettons un peu de nos convictions nous pouvons faire avancer le monde bien plus que par un vote. Affirmons nos convictions quelles qu'elles soient. N'hésitons pas à réagir, à débattre, à penser. Ce n'est pas réservé aux élites. Tout le monde a un cerveau, il faut juste apprendre à se le réapproprier et à le posséder pleinement.
Ouvrez les yeux, voyez l'infinité des possibles et indignez-vous !!






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